ZONA
Zona
La contamination par le virus VZV survient le plus souvent chez l’enfant. Elle provoque cette maladie bien connue des parents qu’on appelle la varicelle. La réponse immunitaire de la personne infectée lui permet de guérir, mais le virus n’est pas pour autant éliminé : il reste présent « endormi » à la racine des nerfs au niveau de ganglions nerveux, où les anticorps anti-VZV ne peuvent l’atteindre. Le virus peut se réactiver, « se réveiller », à la faveur d’une baisse des défenses immunitaires, entrainant une éruption localisée douloureuse sur le territoire innervé par les fibres nerveuses issues du ganglion : cette éruption est appelée zona.
Le zona peut atteindre les différentes parties du corps :
- le thorax (zona intercostal) est le plus souvent concerné (une fois sur deux) ;
- la région dorso-lombaire ;
- le bas de l’abdomen avec une atteinte possible des organes génitaux ;
- le cou ou le visage.
La baisse des défenses immunitaires à l’origine de la réactivation peut être elle-même liée à un surmenage, un stress, une maladie entraînant un déficit immunitaire (infection à VIH, cancer, traitement immunosuppresseur ou maladie infectieuse). Elle est aussi liée à l’âge, les défenses immunitaires s’amoindrissant progressivement chez l’adulte (phénomène connu sous le nom d’immunosénescence). Le zona atteint ainsi particulièrement les personnes à l’âge adulte : plus de 60 % des cas surviennent après l’âge de 45 ans, plus de 50 % des plus de 80 ans feront un zona. Compte tenu du vieillissement de la population, on peut donc s’attendre à une augmentation du nombre de cas de zona.
Symptômes du zona inter-costal.
Le zona inter-costal débute par une sensation de brûlures d’un seul côté du thorax. L’éruption cutanée apparaît quelques jours plus tard du même côté, sur le territoire innervé par le ganglion où se trouve le virus VZV réactivé.
Dans le zona intercostal, les vésicules forment une bande allant de la colonne vertébrale vers la région latérale du thorax, d’un seul côté. La partie du corps affectée est d’abord rose vif puis se couvre de vésicules groupées en bouquets, semblables à celles de la varicelle. Ces vésicules peuvent se regouper en bulles plus étendues. En cinq à sept jours, les vésicules sèchent et des croûtes se forment. Le plus souvent, ces dernières tombent au bout de dix jours environ. Elles peuvent laisser place à des cicatrices. L’éruption peut s’accompagner d’une fièvre modérée (38 à 38,5 °C). Les douleurs sont souvent lancinantes et intenses ; elles ne disparaissant qu’en 2 à 3 semaines. Une perte temporaire de la sensibilité de certaines zones de la peau peut survenir dans la région concernée.
Complications du zona.
Des complications surviennent en moyenne dans 10 % des cas, mais cette fréquence est plus élevée chez les personnes âgées.
La principale complication, surtout chez les personnes âgées, est la survenue de douleurs persistantes (algies post-zostériennes, encore appelées douleurs neuropathiques résiduelles post-zostériennes). Ces douleurs disparaissent habituellement en six mois mais peuvent être définitives et très invalidantes.
D’autres complications sont possibles, par exemple une surinfection bactérienne des plaies ou une extension sur plusieurs zones du corps en cas d’immunodépression.
La gravité du zona peut aussi être en rapport avec sa localisation. C’est notamment le cas du zona ophtalmique, qui débute quelques jours avant l’éruption par des maux de tête violents et lancinants au niveau du front et d’un œil. L’éruption apparaît dans différentes zones du visage selon les branches des nerfs atteintes : la moitié du front, le côté du visage, les paupières, l’œil ou le nez. Les complications au niveau de l’œil sont fréquentes : conjonctivite, kératite, paralysie des mouvements oculaires, voire une perte de l’œil. Le zona situé autour de l’oreille peut provoquer des douleurs et des bourdonnements de l’oreille, une diminution de l’audition, des vertiges et une paralysie faciale. Le zona bucco-pharyngé (bouche et pharynx) peut entrainer une gêne lors de l’alimentation. Le zona du bas de l’abdomen peut entrainer une atteinte génitale et une rétention urinaire.
La prescription d’un traitement anti-viral (aciclovir) dans les 72 heures suivant l’apparition d’un zona diminue le risque de complications sans pour autant l’éliminer.
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