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L’allaitement au quotidien

12 avril

L’allaitement au quotidien

Les premiers jours à la maison sont une période d’apprentissage pour vous et pour votre bébé. Vous allez, au fil des jours, trouver une organisation qui vous permette de profiter pleinement de votre choix d’allaiter mais aussi de votre compagnon, de vos amis, de vos centres d’intérêt…

  • De retour à la maison

Entourez-vous de personnes chaleureuses

À la naissance de votre bébé, vous êtes en quête de conseils dans le souci de bien faire, mais vous êtes aussi fragile… Mettre un bébé au monde est un grand bouleversement physique et psychologique ; la période des suites de couches est un moment de vulnérabilité. À votre retour à la maison, privilégiez si possible la présence de personnes qui ont une expérience positive de l’allaitement

Prenez le temps

Donnez la priorité au rythme de votre bébé et à vos besoins, écoutez-vous, écoutez-le. Vous êtes en train de faire connaissance tous les deux. Il faut du temps pour que l’allaitement se mette bien en place (environ un mois). C’est une période d’apprentissage, de tâtonnements parfois, mais cela vaut le coup d’être patiente.

Écoutez-vous

Vous êtes inquiète ? Parlez-en autour de vous. Mais attention, parmi les conseils parfois multiples et contradictoires que vous recevrez, gardez votre bon sens et votre intuition. Vous et votre compagnon êtes ceux qui connaissez le mieux votre bébé, les plus à même de faire le meilleur choix pour lui.

Demandez de l’aide

Vous aurez besoin de repos et d’être soulagée de certaines tâches que vous accomplissiez habituellement. Si vous le pouvez, n’hésitez pas à demander de l’aide à la famille, aux amies et aux voisines pour faire face aux tâches ménagères, pour garder les aînés… Dans certains cas, il est possible de faire appel à une association d’aide aux familles, à domicile; renseignez-vous également auprès des groupes de mères et des associations de soutien à l’allaitement.

Quand à votre compagnon, outre ses moments complices avec le bébé, une partie du soutien qu’il peut vous apporter consiste à gérer le plus souvent possible les tâches quotidiennes et à s’occuper des aînés, en les emmenant par exemple au marché, au square ou faire du vélo… Si vous vous sentez un peu perdue, parlez-en avec lui et essayez de trouver ensemble une organisation qui vous soulage.

  • Des tétées à volonté

Le nombre de tétées peut changer au fi l des jours. Il peut y avoir des « jours de pointe », qui correspondent à des poussées de croissance, pendant lesquels votre enfant va réclamer plus longtemps, plus souvent. Il faut, bien sûr, lui donner le sein. C’est passager et cela suit son développement : c’est même un signe normal de croissance. À titre indicatif, à la fi n du premier mois, votre bébé boit en moyenne 750 à 800 ml de lait par 24 h.

Un bébé en bonne santé, qui tète « efficacement », trouvera naturellement le rythme qui lui convient.

Les tétées de nuit

Il faudra plusieurs mois pour que votre bébé puisse « tenir » plusieurs heures sans s’éveiller. Dans votre ventre, il était nourri 24 h sur 24 par le cordon ombilical. À sa naissance, son estomac est tout petit, votre lait se digère vite et facilement, il a donc souvent faim. De plus, les cycles de sommeil d’un bébé sont beaucoup plus courts que chez l’adulte et il a du mal à les enchaîner : autant de causes de réveils fréquents.

Pour suivre le rythme de votre bébé, il est vivement conseillé de l’allaiter la nuit. Ceci présente plusieurs avantages :

entretenir la fabrication du lait ;

prévenir le risque d’engorgement

faciliter votre réendormissement car les tétées ont un effet soporifi que sur vous ;

toutes les études montrent que les bébés qui peuvent téter la nuit sont allaités plus longtemps.

Comment faire pour ne pas être fatiguée par les tétées de nuit ?

Placez le berceau de votre bébé près de vous.

Apprenez à allaiter en position allongée.

Ne changez pas systématiquement votre bébé dans la nuit.

  • J’ai une question

« Ses selles sont moins fréquentes, est – ce normal ? »

À partir de 4 à 6 semaines d’allaitement, la fréquence des selles peut se ralentir et ne plus être quotidienne. Parfois même, votre bébé peut ne pas avoir de selles pendant plusieurs jours. Si c’est le cas, il faudra vérifier son poids, mais il n’y a a priori pas de problème s’il continue de téter de façon fréquente et efficace, reste tonique, souriant, fait abondamment pipi plusieurs fois par jour (5 ou 6 couches « lourdes » par 24 h), émet des gaz et ne vomit pas. Attention ! Si les selles deviennent dures (ce qui est rare chez les enfants allaités), c’est le signe d’une constipation et il faut consulter un médecin.

« Mon bébé prend-il assez de poids ?»

Les premières semaines, il suffit, sauf indication médicale, de peser votre bébé une fois par semaine, puis ensuite une fois par mois. La balance ne doit pas devenir un objet de stress. Le poids de naissance repris vers le dixième jour indique que tout se met en place de façon satisfaisante.

« Mon bébé pleure, « Mon bébé pleure, que se passe se passe – t – il ? » il ? » Il pleure alors que vous pensez avoir répondu à tous ses besoins ? C’est un appel, une façon de signaler qu’il a besoin d’être sécurisé. Pourquoi ? • Il peut avoir encore faim : le lait maternel se digère rapidement, et la plupart des bébés ont besoin de tétées fréquentes. Vous pouvez lui redonner le sein, s’il a faim, il se calmera aussitôt.

Mais votre enfant peut aussi avoir de multiples raisons de se manifester en dehors de la faim :

Il a peut-être besoin d’une tétée câlin : certains bébés ont un intense besoin de contact physique : bercés pendant 9 mois dans votre ventre, ils supportent mal la solitude statique du berceau !

Il peut aussi avoir besoin d’un peu plus de stimulation. Vous – ou son papa – pouvez le porter contre vous. Une promenade en porte-bébé peut lui (et vous) faire beaucoup de bien.

Il pleure beaucoup en fin de journée : il semble souffrir, pousse des cris aigus, paraît inconsolable… Ne vous affolez pas : ces pleurs font partie des rythmes particuliers du bébé, c’est une sorte de décharge de l’excitation de la journée, de l’énervement… Vous ou votre conjoint pouvez le masser ou simplement le promener dans un porte-bébé, type hamac, ou en écharpe.

Entendre son bébé pleurer peut être très éprouvant : n’hésitez pas à aller chercher du soutien autour de vous et évitez de rester seule. Restez toutefois vigilante et allez consulter en cas de doute et/ou de persistance des pleurs. « Je suis malade » « Je suis malade » Une grippe, un rhume, une gastro-entérite ou même une maladie chronique comme le diabète n’empêchent nullement d’allaiter. La fièvre n’implique pas non plus systématiquement un arrêt. Les maladies incompatibles avec la poursuite de l’allaitement sont rares et peu de traitements sont vraiment contre-indiqués. Toutefois, si vous souffrez d’une infection, consultez votre médecin ou votre pharmacien et ne prenez jamais de médicament sans son avis.

« Mon bébé est malade »

Poursuivre l’allaitement est alors fortement recommandé, notamment en cas de gastro-entérite. Téter l’aidera à guérir plus vite grâce aux éléments anti-infectieux contenus dans le lait maternel. L’allaitement apporte tout ce dont il a besoin pour mieux supporter son état : le contact rassurant avec vous, un aliment complet et parfaitement digeste… Ce sera souvent même la seule nourriture acceptée par son organisme, ce qui diminue d’autant les vomissements et donc le risque de déshydratation

  • Les accessoires d’allaitement

Ils peuvent être utiles dans certaines situations, mais ils nécessitent toujours d’être utilisés avec précaution. Au préalable, demandez conseil à un professionnel compétent en allaitement ou à une association de soutien à l’allaitement.

Coussinets d’allaitement : ils permettent d’éviter de tacher vos vêtements en cas d’écoulement de lait entre deux tétées. Il est important de les changer régulièrement pour éviter que le mamelon et l’aréole ne se trouvent dans un milieu humide, ce qui favorise les infections.

Coquilles : en général, elles servent à recueillir l’excès de lait. Cependant, certaines femmes peuvent voir leur production de lait augmenter (avec un risque d’engorgement) car l’aréole est stimulée en permanence.

Bout de sein en silicone : cet accessoire utilisé en cas de problème (crevasses, seins ombiliqués…), permet de protéger le mamelon et s’applique sur le mamelon au moment de la tétée, le bébé tétant sur ce bout de sein en silicone. Attention, il comporte des inconvénients : certains bébés peuvent avoir des difficultés à téter correctement ou ne pas vouloir téter, ce qui peut diminuer la stimulation des seins, favoriser les engorgements. Demandez conseil à un professionnel.

Allaitez en toute liberté

Allaiter votre bébé ne vous oblige pas à rester toute la journée sur le canapé. On peut faire plein de choses en même temps qu’on donne le sein ! Lire, écrire, surfer sur Internet, téléphoner, regarder la télé, jouer avec les aînés…

Sortez, voyez vos amis

Allaiter n’oblige pas à rester enfermée chez soi. Vous pouvez prendre un pot avec vos copines, vous promener avec le bébé, voire assister à un spectacle. Vous pouvez allaiter quel que soit l’endroit où vous vous trouvez. Si l’on voit des femmes qui allaitent dans les squares, les cafés, les bus… cela deviendra aux yeux de tous un geste naturel, intégré dans la vie.

« Au début, j’ étais un peu gênée d’ allaiter « Au début, j’ étais un peu gênée d’ allaiter « en public », devant des étrangers. « en public », devant des étrangers. Mais très vite, je me suis rendu compte Mais très vite, je me suis rendu compte qu’ avec un t – shirt ou un pull légèrement relevé, ou un châle, je peux allaiter sans découvrir mes seins, en toute discrétion !

  • J’ai une question

 

« Est – que je peux reprendre le sport ? »

Quand on allaite, on peut bien sûr reprendre une activité sportive, après avoir fait la rééducation périnéale, dans les 6 à 8 semaines qui suivent l’accouchement. C’est même tout à fait bon pour la santé et le moral !

« J ‘ai arrêté l’allaitement et je voudrais reprendre »

Il est possible de reprendre l’allaitement au sein après un arrêt momentané. La réussite dépendra de votre motivation, de l’âge de votre enfant, de sa volonté de téter, de la durée d’allaitement avant le sevrage, de la durée de l’interruption d’allaitement… Ayez confiance en vous et faites-vous aider par des personnes compétentes dans l’accompagnement de l’allaitement.

  • Comment recueillir et conserver son lait ?

Il peut être utile de savoir recueillir son lait en cas de besoin, par exemple pour qu’il soit donné à votre enfant en votre absence. Cela peut se faire de deux façons : au tire-lait ou manuellement.

Comment procéder dans les deux cas ?

Installez-vous dans un endroit où vous ne serez pas dérangée.

N’oubliez pas de bien vous laver les mains avant de manipuler le matériel et de tirer votre lait.

Nettoyez bien les récipients* dans lesquels vous le stockez, mais vous n’êtes pas obligée de les stériliser. Avec de l’eau chaude additionnée de liquide vaisselle, lavez le biberon de recueil et les accessoires du tire-lait, rincez puis laissez bien sécher sans essuyer.

Notez la date et l’heure du recueil.

Remplissez les récipients aux trois-quarts (80 à 100 ml) pour ne pas gaspiller le lait non bu que vous seriez obligée de jeter.

Le recueil avec un tire-lait

Vous pouvez louer un tire-lait (et ses accessoires) en pharmacie ou auprès d’une société de matériel de puériculture ; avec une ordonnance de votre médecin ou de votre sage-femme, vous serez remboursée. Il existe de nombreux modèles, demandez conseil auprès des associations de soutien à l’allaitement ou des professionnels

Le recueil manuel du lait

Le massage aréolaire peut être utilisé pour désengorger les seins tendus.

Massage aréolaire : avec trois ou quatre doigts, effectuez des mouvements circulaires de l’extérieur du sein vers l’aréole.

Avec les mains à plat, avancez progressivement de l’extérieur vers l’aréole, jusqu’au mamelon. Répétez l’opération tout autour de la circonférence des seins.

Vous pouvez effectuer ce massage en préalable de l’expression manuelle du lait

Expression manuelle du lait : placez votre pouce (au-dessus), l’index et le majeur (en dessous), à 2 ou 3 cm en arrière de l’aréole, en formant la lettre C. Pressez doucement, tout en appuyant horizontalement vers la cage thoracique, en rapprochant doucement les doigts sans les déplacer sur la peau (risque de douleur). Répétez ce mouvement jusqu’à ce que le lait ne coule plus, ensuite déplacez vos doigts tout autour du sein et recommencez.

Attention : tirer son lait manuellement ne doit pas être douloureux.

Conservation du lait

4 h maximum à température ambiante (20-25°C) – (temps entre le début du recueil et la fi n de consommation par le bébé) ;

48 h maximum au réfrigérateur à une température inférieure ou égale à 4°C ; laissez un thermomètre de réfrigérateur en permanence dans votre réfrigérateur.

4 mois au congélateur à une température de –18°C. Le lait décongelé est à consommer dans les 24 h et il ne doit jamais être recongelé.

Attention, si vous souhaitez congeler votre lait, faites-le immédiatement. Ne congelez pas du lait qui a déjà été conservé au réfrigérateur. Votre lait peut avoir un aspect différent après la conservation, mais il suffit alors de le remuer.

Transport

Transportez le lait dans une glacière ou dans un sac isotherme avec pack de réfrigération pour que la chaîne du froid soit respectée.

Réchauffage

Faites tiédir le lait au bain-marie dans une casserole, un chauffe-biberon ou sous le robinet d’eau chaude. Agitez, puis vérifiez la température du lait en versant quelques gouttes sur la surface interne de l’avant-bras.

N’utilisez pas le four à micro-ondes, il diminue la qualité nutritionnelle du lait et comporte un risque élevé de brûlure. Le lait sorti du réfrigérateur doit être consommé dans l’heure qui suit (si laissé à température ambiante) et dans la demi-heure qui suit lorsqu’il a été réchauffé

  • Au fi l du temps

Les 6 premiers mois, du lait, rien que du lait

Le lait maternel couvre tous les besoins de votre bébé pendant les 6 premiers mois. Un bébé nourri exclusivement au sein n’a besoin d’aucun autre aliment que le lait maternel. Il n’a pas non plus besoin de boire de l’eau, tant qu’il tète à la demande.

Vous reprenez le travail ? Vous pouvez continuer à allaiter

Préparez votre projet avec les personnes qui garderont votre bébé avant de reprendre le travail. Pensez aussi à vous renseigner sur la possibilité de cumuler des congés, voire de prendre un congé parental si vous le désirez et si vous le pouvez (voyez votre Caisse d’allocations familiales) .

EN PRATIQUE…

Si les distances le permettent et si vous souhaitez continuer l’allaitement exclusif, vous pouvez vous absenter pour nourrir votre bébé. Pensez éventuellement à la possibilité de faire garder votre enfant près de votre lieu de travail.

Vous pouvez tirer votre lait sur votre lieu de travail, si vous disposez d’un tire-lait, d’un réfrigérateur pour conserver le lait, et du matériel pour le transporter dans de bonnes conditions

En cas d’allaitement partiel, vous pourrez faire donner des biberons de « lait infantile » à votre enfant la journée en semaine et le nourrir au sein le reste du temps (le matin, le soir, le week-end…).

PETIT PLUS

Pour mieux vous préparer, faites des stocks de lait congelé avant la reprise du travail. Il est inutile de supprimer des tétées avant la reprise du travail, sauf si vous envisagez de donner des biberons de « lait infantile » dans la journée. Si c’est le cas, ne vous y prenez pas trop tôt pour ne pas tarir votre lactation avant même d’avoir repris votre travail. Une semaine à dix jours suffisent largement pour adapter votre production de lait aux besoins moindres de votre bébé. Si vous poursuivez un allaitement exclusif au sein et aux biberons de lait maternel, aucune tétée n’est à supprimer.

Comment arrêter d’allaiter en douceur ?

Arrêter, totalement ou en partie, de donner le sein à votre bébé afin de lui donner un lait infantile et/ou pour commencer à lui proposer d’autres aliments que le lait, c’est ce que l’on appelle le sevrage. Il se déroulera différemment en fonction de l’âge de votre enfant, et ne sera pas le même à 2 mois ou à un an.

Quand sevrer votre enfant ?

Cette décision appartient à chaque couple : écoutez vos besoins et ceux de votre enfant, vous seuls saurez quand le moment sera venu.

Comment ?

Diminuez progressivement les tétées, en remplaçant au début une tétée tous les trois jours, pour arriver petit à petit à ne garder que celles du matin et du soir ou arriver à zéro tétée. Il est inutile de prendre un traitement pour arrêter la lactation.

Une période délicate pour vous, pour votre bébé

Certains enfants sont très réticents pour prendre le biberon. Si c’est le cas du vôtre, ne vous inquiétez pas trop et ne le forcez pas : au moment de la séparation, cela se mettra en place avec sa nounou ou à la crèche. Mais c’est une période qui peut être « difficile » à traverser pour les parents et les enfants, demandez du soutien auprès des professionnels compétents et/ou des associations de soutien à l’allaitement.

Un traitement médical ou une intervention chirurgicale ne doivent pas obligatoirement entraîner le sevrage, chaque situation pourra être étudiée avec un professionnel spécialisé.

Comment diversifier les repas de mon enfant ?

Progressivement, au rythme de votre enfant et sans le forcer, d’autres aliments vont remplacer le lait. Autrefois, la diversification alimentaire des enfants se faisait plus tôt, vers 4 mois. Mais aujourd’hui, on recommande de ne pas la commencer avant 6 mois. Même après 6 mois, le lait maternel, ou une préparation de suite (lait 2e âge), reste l’alimentation de base de votre bébé, complété par les aliments solides

Mode d’emploi

Au début, commencez toujours par offrir le sein à votre bébé avant de lui proposer un autre aliment. L’introduction des aliments doit se faire progressivement, un seul aliment à la fois en petite quantité. En cas de doute, profitez des consultations médicales pour demander un avis sur l’alimentation de votre bébé.

Quelle contraception ?

Toutes les méthodes contraceptives sont compatibles avec l’allaitement. Cependant, certaines pourraient provoquer une baisse de lactation, en particulier les contraceptions hormonales contenant des œstrogènes. Pour vous renseigner, consultez le site www.choisirsacontraception.fr et, bien sûr, voyez ce qui vous convient le mieux avec votre médecin. Il existe également une méthode naturelle mais qui nécessite des conditions d’application strictes : c’est la MAMA (méthode de l’allaitement maternel et de l’aménorrhée). C’est l’association d’un allaitement exclusif, jour et nuit, et d’une aménorrhée (absence de règles) pendant les 6 premiers mois ou jusqu’au retour de couches s’il a lieu avant 6 mois.

La vie sexuelle

Un bouleversement dans le couple

L’arrivée de l’enfant transforme votre couple, y ajoutant le rôle de parents. Dans les premières semaines qui suivent l’accouchement, vous êtes centrés tous deux sur votre bébé, rien de plus normal ! C’est une phase pendant laquelle votre désir sexuel peut être en sommeil…

Des changements physiques importants

Votre corps a vécu des transformations importantes lors de la grossesse, puis de l’accouchement. Vous ne le reconnaissez pas encore mais tout doucement, il va reprendre sa forme et redevenir familier. Après la naissance de votre bébé, des modifications hormonales réduisent souvent la libido et sont responsables de sécheresse vaginale, nécessitant l’utilisation éventuelle d’un lubrifi ant. Votre sexualité peut aussi se trouver inhibée par des difficultés passagères : des douleurs périnéales ou des rapports douloureux, liés à une épisiotomie. En cas de difficultés ou de douleurs périnéales, demandez conseil à votre médecin ou votre sage-femme.

Une reprise en douceur

Ne vous inquiétez pas, ces modifications sont normales et indépendantes de l’allaitement maternel, elles vont s’estomper avec le temps. Vous reprendrez vos relations intimes quand vous y serez prête. Petit à petit, votre sexualité redeviendra comme avant. La sexualité est une affaire de couple : n’hésitez pas à en parler avec votre compagnon. Vous pouvez aussi en parler avec d’autres femmes.

Une nouvelle grossesse

Si votre grossesse se déroule normalement, le fait d’allaiter ne présente pas de risques pour votre bébé.

Côté enfant Le lait est « toujours bon » pour l’enfant allaité. Quand le lait est remplacé par du colostrum, en général au cours du second trimestre de la grossesse, ce nouveau goût décourage parfois certains enfants, mais la plupart continuent allègrement à téter.

Côté maman Vous pouvez avoir une plus grande sensibilité des seins et des mamelons, surtout en début de grossesse. Après l’accouchement, si vous le souhaitez, vous pourrez continuer à allaiter le grand tout en allaitant le nouveau-né : c’est ce que l’on appelle le coallaitement.

  • Que faire quand ça ne coule pas de source ?

Certains problèmes nécessitent un suivi médical, sans être pour autant une cause d’arrêt de l’allaitement.

La mastite

La mastite (souvent appelée à tort lymphangite) est une inflammation du sein avec ou sans infection. Vous avez une forte fièvre avec frissons et courbatures, une partie du sein est rouge et douloureuse. La cause la plus fréquente est une stagnation de lait résultant d’une mauvaise conduite de l’allaitement.

Que faire ?

Vérifi ez la prise du sein et la technique de succion de votre bébé. Poursuivez l’allaitement en augmentant le nombre de tétées efficaces, reprenez confiance, reposez-vous. La poursuite de l’allaitement est primordiale jusqu’à normalisation pour éviter une complication. Il est préférable de favoriser la tétée sur le sein atteint. Si c’est trop douloureux, l’expression du lait (manuelle ou avec un tire-lait) est alors indispensable. L’application de compresses froides sur la zone douloureuse peut vous soulager. La situation doit s’améliorer en 12 à 24 h ; si ce n’est pas le cas il est indispensable de consulter.

EN PRÉVENTION • Une bonne conduite de l’allaitement : contact peau à peau, proximité avec l’enfant, tétées fréquentes et efficaces. • Le lavage des mains.

La mycose du sein et le muguet du bébé

C’est une affection fréquente mais souvent méconnue qui atteint les seins maternels et la bouche de l’enfant ; elle est due à des champignons microscopiques et se manifeste par des douleurs et/ou des brûlures et/ou des démangeaisons et/ou des lésions du mamelon et de l’aréole, qui surviennent pendant la tétée mais persistent entre les tétées. Le bébé peut présenter des signes de mycose (muguet, érythème fessier…).

Que faire ? Consultez sans attendre ; le traitement sera local ou général. Il faudra traiter simultanément vos seins et la bouche du bébé (qu’il ait ou non du muguet…). EN PRÉVENTION Une hygiène rigoureuse de tout objet en contact avec la bouche du bébé et avec vos seins.

Les fortes éjections de lait

Paradoxalement, alors que vos seins regorgent de lait, vous pensez en manquer. Les tétées sont rapides, agitées, souvent rapprochées. Votre enfant semble insatisfait, présente de nombreux signes de digestion diffi cile : coliques, rots, régurgitations. Ses urines sont abondantes, ses selles parfois vertes. Vos seins ont tendance à être « inconfortables », les mamelons douloureux ; les engorgements (voir page 34) sont fréquents, avec des mastites récidivantes. Ce phénomène inconfortable pour vous et votre enfant est encore mal connu, mais il existe des techniques qui peuvent vous aider à gérer cette situation. Les associations de soutien à l’allaitement et les professionnels de santé peuvent vous aider.

Votre bébé refuse le sein

Votre enfant pleure quand vous le mettez au sein et il refuse de téter ? Vous aurez peut-être l’impression que vous n’avez plus assez de lait pour votre bébé qui s’énerve et s’agite. Restez calme et ayez confiance en vous, vous ne manquez pas de lait. Et cette situation est souvent passagère.

Un refus peut tout simplement être associé à une peur du bébé au moment de la tétée, due par exemple à une réaction vive de votre part (cri, sursaut…), ou bien à une douleur (otite, poussée dentaire, aphtes, muguet). Il peut encore être lié à un changement d’odeur de vos seins.

Que faire ? Proposez-lui la tétée à un moment de calme. Avant la tétée, mettez-le contre vous ou donnez-lui un bain. Le plus important est que votre bébé retrouve d’abord le côté rassurant de la tétée. Vous pouvez faire perler du lait sur le mamelon pour le rassurer. N’hésitez pas à demander conseil à un professionnel ou à une association de soutien à l’allaitement.

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